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Avec le départ de la pasteure Nathalie Capó, c’est une voix de l’œcuménisme qui s’en va

A l’heure où ces lignes paraîtront, la pasteure Nathalie Capó célébrera, les 24 et 25, ses deux derniers cultes en la chapelle protestante de la paroisse du Haut-Lac au Bouveret. La fin d’un beau ministère de 5 ans que cette pasteure a marqué de son empreinte humaniste et œcuménique. Des cultes de Noël aussi spéciaux pour elle, au terme d’un an de combat contre un mal sournois. Un départ regretté.

 

Première rencontre avec cette femme dont les cheveux repoussent après les épreuves des multiples chimiothérapies. Là, au pied de la crèche qui orne la magnifique chapelle protestante du Bouveret, orientée vers la lumière du lac, là où cette pasteure a célébré le culte chaque dimanche, béni moult mariages, baptêmes, etc… durant 5 ans, après avoir officié à la paroisse du Coude du Rhône à Martigny.

 

 

Un cadeau

Seule pasteure pour cette paroisse du bout du Chablais valaisan (Vionnaz, Vouvry, Port-Valais et St-Gingolph), Nathalie Capo parle « d’un véritable cadeau qui lui a été offert d’accompagner cette communauté » de presque 2000 âmes, « très ouverte, très œcuménique, très solidaire ».  Dans cette paroisse à l’unique lieu de culte, il n’y a pas que les murs qui ont été rénovés et embellis. Toute la vie paroissiale – le programme des activités l’atteste – respire ce besoin de partager, de prier en communauté, de cultiver le « vivre ensemble ». Donc aussi avec les autres communautés, notamment l’Eglise catholique avec laquelle les échanges et les cérémonies œcuméniques ont été enrichissants.

 

 

Chantre de l’œcuménisme

Il est vrai que pour Nathalie Capó, l’œcuménisme se conjugue…au naturel ! Une Eglise se saurait vivre repliée sur elle-même : elle doit s’intéresser à ce que vivent ses frères et sœurs d’autres religions. Et cette pasteure a largement apporté sa pierre à l’édifice de l’œcuménisme en Valais, notamment à travers  la Plateforme interreligieuse, le Souffle d’Assise, etc… Anecdote : lors de la nomination de Mgr Lovey comme évêque, la pasteure a sonné la cloche… Et l’évêque du diocèse est déjà venu par deux fois en la chapelle du Bouveret. Et y reviendra sans doute à la rencontre du nouveau pasteur, Didier Wirth, qui arrivera en mars prochain.

 

 

Retour près des siens

A 63 ans, Nathalie Capó prend une retraite anticipée et s’en va retourner vivre en Catalogne, où résident ses enfants et où, avec son mari, également pasteur et originaire de cette région, ils ont les deux commencé par exercer leur ministère. « A notre départ en Suisse, nos enfants nous avaient dit : allez-y, vous reviendrez !». Le temps du retour est arrivé. Le 23 janvier, ce sera le culte d’au revoir, puis mettre la clef sous le paillasson. Très active sur les réseaux sociaux, Nathalie Capó restera sûrement en contact avec nombreux de ses anciens paroissiens. Notamment avec celles et ceux qui viennent chaque vendredi matin prier à la chapelle. L’autre jour, la vilaine météo faisant, la rencontre a été annulée. La technique vient à la rescousse : Mme la pasteure leur a envoyé un superbe message audio truffé de solidarité et de chaleur.

Adéu (au revoir en catalan) !

Claude Jenny

 

 

Un combat gagné

Cette année a été spéciale pour Nathalie Capó. Des douleurs, puis un diagnostic qui tombe en début d’année. Un cancer. L’obligation d’abandonner sa communauté paroissiale durant plusieurs mois. Un crève-cœur, mais pas le choix. Elle l’annonce un dimanche de culte à ses paroissiens. Deux opérations, et une demi-douzaine de chimiothérapies plus tard, c’est la guérison !

Elle a pu abandonner la perruque ! « Je la mettais par respect pour la fonction, mais maintenant que mes cheveux repoussent, je célèbre comme je suis » dit-elle.

Mais au-delà de l’apparence physique, il y a la manière dont elle a accepté la maladie et ce combat qu’elle allait devoir mener : « J’ai souffert, bien sûr, mais je n’ai pas été déstabilisée. Je me suis dit que Dieu avait le pouvoir de me faire subir cette épreuve mais aussi de faire que je guérisse. J’ai donc accepté cette mauvaise nouvelle et j’ai lutté. J’ai fait confiance à toute l’équipe médicale qui m’a soignée à l’hôpital de Rennaz. Et j’ai été portée par toute une communauté paroissiale qui m’a merveilleusement accompagnée ». Et sans doute aussi par une richesse intérieure que cette femme cultive dans toute la grandeur d’une foi ardente !

 

découvrir un conte de Noël écrit par Nathalie