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Etienne Catzeflis – partage

Entretenir un climat jovial

 

L’abbé Etienne Catzeflis est curé in solidum des quatre paroisses du Coteau en dessous de la station de Crans-Montana avec l’abbé Michel Amman. Il a plus directement la desservance des paroisses de Lens et Saint Maurice de Laque. L’ abbé Pablo Pico est vicaire dans leurs paroisses. Il nous partage simplement sa vocation et son ministère aujourd’hui.

 

Je vis dans le prieuré de Lens depuis 6 ans. Pablo Pico et moi-même, nous partageons, dans cette maison la vie avec un jeune travailleur et une dame portugaise qui nous rend quelques services. A quatre dans cette cure, il y a un peu le rythme d’une colocation. Cette grande maison est aussi agencée pour être au service de l’accueil des activités paroissiales. J’ai à cœur qu’elle puisse rester au service des paroisses.

 

Ça fait 22 ans que je suis prêtre. J’ai eu différents ministères : en paroisses, 9 ans aumônier à l’hôpital de Sion et j’ai pu faire quelques mois de temps sabbatique chez les jésuites à Bruxelles. Dans cette « passe » du Covid, je cherche à vivre prioritairement l’espérance chrétienne et à entretenir un climat jovial. Peut-être est-ce là un défi à la portée de beaucoup. Sans être naïfs et provocateurs, car les souffrances sont là. Pouvoir offrir une joie intérieure qui se base sur la confiance, sur la foi en Dieu, sur notre espérance. Dans la pandémie, j’essaye de vivre mon ministère en rejoignant celles et ceux qui ont besoin de spiritualité, de discussions profondes sur le sens à cette crise ou tout simplement celles et ceux qui ont besoin de relations humaines.

 

Pour favoriser le lien entre les gens, nous avons suscité l’an dernier un chemin de lumière tout au long du chemin de croix qui monte à la statue du Christ Roi. Les paroissiens ont illustré les 14 étapes par des passages bibliques de la Résurrection et des méditations. Nous en avons reçu pas mal d’échos positifs et nous réitérons l’expérience d’un chemin de joie cette année.

 

Du côté du bien-être et de la jovialité, nous essayons d’en donner dans les liturgies : par l’accueil au porche de l’église, par l’animation musicale ou du chantre. Pendant l’Avent, pour éviter un afflux de personnes, je n’ai plus célébré devant des étables. Par contre il m’est arrivé de célébrer à l’extérieur dans le jardin de personnes plus à risques.

 

En cette période maussade que nous traversons, je suis sensible aux personnes qui ne partagent pas notre espérance chrétienne, mais qui désirent pourtant y donner du sens à cette crise. Devant les attentes de beaucoup de nos contemporains pour l’écologie et pour un développement durable et solidaire, je m’imagine qu’il leur est précieux de constater que des chrétiens, des Eglises et des paroisses cherchent à faire écho à leur prise de conscience et à leur engagement. Vouloir accueillir cette angoisse du futur, avec la tonalité d’une espérance qui ne nous désengage pas de leurs combats.

 

« Ne soyez un obstacle pour personne, ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour l’Église de Dieu. » (1 Corinthiens 10, 32)  C’est un appel fort : faire un avec les personnes qui n’ont pas la même conviction que moi, simplement pour la Gloire de Dieu.

 

 

Propos recueillis par Claire Jonard