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Serge Moulin, Cité printemps, ouvrir des possibles

« Si on a le courage de changer quelque chose en nous, alors tout devient possible. »
Kevin, accueilli à Cité Printemps, Champsec.

 

Serge Moulin est directeur de Cité Printemps. Il est aussi père de famille de deux enfants majeures, heureux époux d’une enseignante directrice des écoles et à ses heures de loisir, brasseur à Vollèges. Cité Printemps existe depuis 1858, d’abord comme un orphelinat et ensuite, comme un institution qui prend en charge des enfants avec des difficultés familiales, sociales et ou scolaires. Elle a toujours été conduite par une religieuse ursuline ou un prêtre, et Serge Moulin est le premier directeur laïc. Cité printemps ce sont, pour l’instant, 73 enfants répartis comme suit : 7 groupes éducatifs à Sion et à Bagnes, un groupe d’urgence à Sion et des jeunes en studio.

 

Au départ, éducateur social, il a été engagé comme responsable d’un secteur. Il partage combien la vie de la communauté des sœurs Ursulines a toujours été l’âme de la maison. C’est un fameux défi à garder aujourd’hui sans communauté religieuse sur place. Cité Printemps est une institution ouverte aux valeurs chrétiennes et humanistes. Il y a une chapelle dans la maison à Sion et une équipe d’animateurs spirituels. C’est une maison ouverte 24h sur 24 et 365 jours sur 365.

 

Après nous avoir présenté la maison, Serge Moulin nous confie comment il voit les enfants et les jeunes aujourd’hui. « Le vécu du Covid dans nos maisons a été positif. Nous avons une équipe d’éducateurs admirables qui ont mis beaucoup d’eux-mêmes. Nous avons pu d’emblée aménager les horaires, assurer la scolarité et accompagner par une disponibilité de présence. Les enfants ont souvent reconnu qu’ils étaient bénéficiaires d’une structure qui leur permettaient de vivre plus aisément que certains de leurs camarades confinés à la maison. Aujourd’hui, les jeunes qui arrivent par les situations d’urgence sont des jeunes qui vivent des immenses tensions dans des milieux familiaux où il fait serré, des jeunes qui ressentent les tensions en lien avec la vaccination, des jeunes qui ont eu peu accès aux aides extérieures (coach, psy, éducateur de rue…). Nous accueillons en urgence des jeunes qui vivent l’enfer à la maison. »

 

Cité Printemps est à la fois protectrice du milieu familial (là où c’est compliqué, où il y a besoin d’un break) et en même temps, dès le premier jour, elle cherche comment intégrer avec le plus grand dénominateur possible la famille ou le milieu d’origine. Parfois, c’est le paradoxe de l’accueil cadré d’un parent maltraitant dans un lieu de vie qui protège. C’est à la fois avoir une maison dont les murs protègent et dont on ouvre les murs. Nous avons par exemple, une table d’hôte à Sion ou des membres extérieures peuvent venir dans l’institution. Comme le dit Kevin, c’est ensemble que cela peut changer, tout le système : les enfants, les parents, l’institution… Chacun a sa potentialité.

 

par Claire Jonard