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Robert zuber : Ce qui me fait vivre ? Les rencontres

A la cure de Fully, où Robert Zuber vit depuis 7 ans, l’accueil est chaleureux, l’échange est fraternel. « Ce qui me fait vivre ? Les rencontres, qui se présentent à la cure, lors de visites, lorsque je célèbre, lors des préparations aux sacrements, pour les baptêmes, mariages, enterrements… Ces contacts humains sont tellement importants, précieux, ils me permettent de découvrir dans la vie de l’autre les traces de Dieu. Je regrette parfois de ne pas pouvoir prendre autant de temps que je souhaiterais. Ce qui est beau dans ma vie d’aujourd’hui, c’est les petites rencontres de tous les jours, à la sortie d’une messe, lorsque je traverse le cimetière, ces quelques mots partagés, ces échanges. Ça me nourrit et me garde aussi dans les moments plus difficiles. Tout comme bien sûr aussi ma relation avec le Seigneur. Toutes ces personnes qui me sont confiées, je les porte dans ma prière quotidienne. » Pour Robert, c’est à l’abbaye de Hauterive qu’il trouve le moyen d’entrer dans le silence, de déposer ce qu’il vit, d’entretenir cette relation avec le Christ. Ou par les groupes de prière.

Robert est prêtre depuis 26 ans. « J’ai découvert d’autres facettes de ma vie de prêtre. En saluant les gens, en m’arrêtant auprès d’eux, en développant ces relations qui ont grandies, qui se sont enracinées, dans la simplicité du quotidien. Dans un premier temps, quand on commence on veut créer, mettre sur pied d’après nos convictions, nos désirs et nos rêves. Au fil du temps, je prends conscience que le Seigneur travaille finalement plus mon propre cœur – non pas plus que le cœur des autres, mais plus encore que ce que je souhaiterais travailler ou faire avancer les autres. Je m’émerveille de ce que l’autre m’apporte, j’accepte que ce soit différent. Mais où veut aller l’autre ? « De quoi as-tu besoin ? » Au lieu de foncer, j’accepte de me laisser interpeller, de me laisser déranger, aussi par le Seigneur. J’expérimente cette joie d’être prêtre, de laisser la place au Christ, en me mettant au service. »

Lorsque j’interroge Robert sur la mission du prêtre aujourd’hui, il le voit « proche des personnes, capable de les rejoindre là où ils sont et de faire un bout de chemin avec eux. En les amenant à Jésus bien sûr, mais sans les forcer, en étant à l’écoute. De vivre des moments d’amitié partagée, ce qui manque parfois aujourd’hui. D’offrir une présence, une écoute, d’oser demander aux personnes leurs attentes et leurs besoins. Notre première mission, c’est de les porter dans la prière, en étant toujours relié au Christ, en premier. »

Dans les défis à relever pour l’Eglise de demain, Robert pointe vers la fraternité, dans nos différences et nos diversités, vers tous ces liens à tisser et soigner entre nous. Il relève également le défi de la catéchèse. Comment rejoindre et permettre de rencontrer le Christ ? Rendre compte de son espérance, c’est « apporter cette Bonne Nouvelle qui nous fait vivre. Malgré les difficultés et la souffrance, on est aimé et rejoint par le Christ, par Celui qui est toujours avec nous. C’est être présence de celui qui est Amour, voir aussi tous ces petits signes d’espérance. Cette Espérance, elle est nourrie en l’Autre, le Seigneur, et en l’autre, que je rencontre. »

Joëlle Carron