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Marcel Bayard bataille pour défendre les intérêts de 18’000 syndiqués !

Elu récemment président du puissant Syndicat chrétien du Valais (SCIV), le Grognard Marcel Bayard a du pain sur la planche! Le climat conjoncturel n’est guère favorable et le No 1 du plus puissant syndicat valaisan est inquiet: «ça tient à un fil et nombre de nos membres pouvaient se retrouver dans une situation économique difficile ces prochains mois». Rencontre.

Si l’activité principale de ce ressortissant originaire de Loèche est l’enseignement – il est professeur d’allemand à l’Ecole de commerce et de culture générale de Sion – Marcel Bayard ne cache pas qu’il a l’âme d’un syndicaliste et que cette activité accessoire lui sied comme un gant! Après avoir été durant 8 ans vice-président du SCIV, le voilà dans le rôle de leader. Et l’homme taille patron! En tant que chrétien, il jette un regard évidemment un peu différent sur les réalités économico-sociales du moment. Qui ne sont pas de nature à le rassurer!

 

Compenser l’inflation

Premier champ de bataille: le maintien du pouvoir d’achat des salariés. Donc viser une compensation aussi élevée que possible du renchérissement. «Nous voulons négocier une compensation intégrale, ce qui signifie un taux de 1,7 à 1,8% pour que les ménages s’en sortent. Mais nous aimerions aussi que les employeurs acceptent une réévaluation des salaires, surtout dans certains branches mal loties» dit Marcel Bayard.

 

Négocier de nouvelles CCT

Le nouveau président souhaite aussi faire avancer les négociations sur le terrain des conventions collectives, spécialement dans les secteurs de la santé, du social et de la vente. «Quand vous apprenez que deux personnes peuvent avoir une différence de salaire de 70% pour le même travail, c’est que l’absence de convention collective n’est pas acceptable en termes de justice sociale». «La signature d’une convention collective pour le personnel des remontées mécaniques est un bon exemple d’avancée, mais il faut l’étendre à d’autres branches. Nous voulons notamment aboutir à la signature d’une convention pour tout le secteur de la petite enfance pour le 1er janvier 2025».

 

Privilégier la négociation

Marcel Bayard à l’âme batailleuse, mais tout en prônant la négociation. «Heureusement, la négociation est assez bien ancrée dans la culture valaisanne, de sorte que nous arrivons généralement à entretenir un bon dialogue. Et il  arrive qu’un accord soit finalement trouvé à la cave autour d’un verre de Fendant…» confie le président du SCIV. Il craint toutefois que ses troupes devront davantage se mobiliser ces prochains mois et, au besoin, manifester dans la rue pour faire entendre leurs droits. «Il faut parfois faire du bruit pour manifester son mécontentement et je prône une plus grande mobilisation des travailleurs».

S’affichant ouvertement du centre-gauche, celui qui est aussi député au Grand Conseil valaisan sait «jouer» de plusieurs leviers et soutiens politiques pour défendre les intérêts des salariés. Le prof ’qu’il est sait sûrement aussi fait preuve de pédagogie lorsqu’il s’agit de négocier pour les moins favorisés de la toile sociale.

Claude Jenny