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Les 1700 ans du Concile de Nicée

Le livre des Actes des Apôtres nous l’a rappelé tout au long du Temps pascal : la séparation du judaïsme et du christianisme ne s’est pas faite en un jour. Et on peut le comprendre ! Pour les premiers disciples de Jésus, comment concilier la foi monothéiste, héritée de l’Ancien Testament, avec la conscience de la divinité du Christ ressuscité ? En d’autres termes, comment dire à la fois « Trois » et « Un », professer la divinité du Fils et sa distinction du Père sans contester l’Unicité de Dieu ?
Les premiers siècles de l’Eglise ont vu la naissance de formidables réflexions théologiques pour rendre compte de ce mystère fondé sur la Révélation chrétienne en Jésus-Christ : il n’y a qu’un seul Dieu en Trois personnes. Un Dieu unique, mais pas un Dieu solitaire ; un Dieu en Lui-même mystère de vie, de communion et d’amour.
Au début du IVème siècle, un prêtre d’Alexandrie conteste vigoureusement la divinité du Fils. Aux yeux d’Arius, celui-ci est inférieur au Père. En 325, l’empereur convoque 300 évêques à Nicée, proche de Constantinople, qui vont condamner Arius et définir la parfaite égalité du Père et du Fils au moyen du terme « omoousios » : les deux Personnes sont « la même substance ». Vingt ans plus tard, les évêques se retrouvent à Constantinople pour compléter cette première profession de foi trinitaire : l’Esprit-Saint est Dieu, lui aussi, et reçoit « même adoration et même gloire » que les deux autres personnes.
En pleine Année Sainte, la célébration des 1700 ans du Concile de Nicée revêt une importance particulière. Elle nous rappelle que tous les chrétiens, au-delà des particularités de leurs confessions respectives, professent ensemble une même foi en un Dieu d’amour et de communion, « un seul Dieu en trois personnes », et dont la réflexion théologique ultérieure précisera les relations en expliquant que les personnes, en Dieu, ne sont que les « relations subsistantes ». Quelle modernité pour éclairer l’importance des relations personnelles et ecclésiales dans nos réseaux personnels !
A l’occasion des 1700 ans du Concile de Nicée, la Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse (CTEC Suisse) organise des vêpres œcuméniques au Münster de Berne le dimanche 1er juin à 17h. Une manière de célébrer, avec toutes les Eglises chrétiennes de notre pays, notre foi commune en un Dieu qui crée l’unité à partir de l’altérité, et la communion à partir des différences.
Pierre-Yves Maillard