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Léon XIV: un pape bon aussi pour la Suisse et pour le Valais

Journalistes et vaticanistes ont déjà beaucoup écrit positivement sur le choix des cardinaux en faveur de Léon XIV.  Un choix qui devrait aussi faire du bien à l’Eglise de Suisse et du Valais en particulier.

Tous les commentateurs s’accordent pour dire ou écrire que le nouveau pape inscrira son pontificat dans la lignée de François, mais en lui donnant un relief différent.  Il sera l’évêque des migrants, lui l’émigré, comme il s’est qualifié lui-même, et fera bénéficier toute l’Eglise catholique de son expérience de pasteur, aux Etats-Unis mais aussi Pérou pour tenter de faire rayonner la paix.

Ce sera aussi un pape rassembleur, dit-on aussi de celui qui fonctionnera en sachant être « un évêque du monde » pour les 1,4 milliard de catholiques et ce « pape des Amériques » saura aussi être à l’écoute des réalités asiatiques et africaines.  Au fait du fonctionnement interne de la curie romaine, il veillera certainement à mieux dialoguer que François avec tous les « ouvriers du Vatican » qui sont censés œuvrer en étroite collaboration avec le Saint Père. Le feront-ils mieux qu’avec François ? Des clivages devraient s’atténuer, des portes se décloisonner pour façonner une Eglise catholique condamnée à innover et à oser le changement sans faire trop de vagues.

Bon pour la Suisse…

Le nouveau pape devrait être une aubaine pour l’Eglise catholique de Suisse. Plusieurs membres de la CES se disent proches de cet Augustinien avec lequel ils devraient pouvoir nourrir un dialogue fructueux. Mgr Lovey et Mgr Morerod, pour ne citer que les deux évêques romands, ont dit tout le bien qu’ils pensaient de ce choix. On peut supputer que ce pape de l’ouverture cherchera à densifier les relations avec les catholiques des pays voisins. Et plus respectueux du protocole que François, c’est à Paris (et non à Ajaccio) qu’il se rendra sûrement. Et à Berlin, Vienne et … Berne ! Une visite « chez nous » est raisonnablement envisageable durant son pontificat. Et peut-être arrivera-t-il en passant par le Grand-St-Bernard ou le Simplon ! Son passage en Valais constituerait un signal dans un diocèse qui aura vécu passablement de turbulences ces dernières années. Et aussi un bel hommage pour le labeur déployé par l’évêque partant et un signe d’encouragement pour son successeur.

…et pour le Valais

Le nouveau pape est celui qui devra entériner la désignation du prochain évêque du Diocèse de Sion dans quelques mois. Les centres de gravité qui devraient marquer le pontificat de Léon XIV laissent à penser que, pour diriger un diocèse qui, pour être petit, n’en est pas moins complexe, il faudrait mieux un homme de proximité, comme l’est Mgr Lovey, et de continuité. Et qui n’aura pas peur de donner tout son sens aux diverses voies de la synodalité qui sont pleines d’attentes en Valais. La liste des trois noms que le nonce apostolique enverra au Vatican le moment venu devrait être révélatrice d’une volonté de poursuivre l’œuvre de Mgr Lovey.  Mais il pourrait en aller du nouvel évêque comme du nouveau pape : poursuivre l’œuvre de son prédécesseur, mais avec une personnalité forcément différente.

Claude Jenny