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Le vin de Géronde : Cascade de bénédictions

Soeur Bénédicte nous reçoit en cet après-midi d’hiver au Monastère de Géronde. Sœur Bénédicte, valaisanne d’origine, y vit depuis 1964. Au monastère de Géronde, les sœurs vivent en communauté, en silence avec une part de solitude où se parcourt une aventure intérieure personnelle pour vivre la communion. Elles suivent la règle de saint Benoît dans la tradition cistercienne trappiste. Trois activités fondamentales sont prévues par l’horaire quotidien : la prière liturgique, la lectio divina (méditation de la Parole de Dieu), une vie de service et de travail. Elles aiment la simplicité, la prière commencée bien avant le lever du jour, le travail manuel et le silence profond.

 

Sœur Bénédicte nous dit pourquoi les sœurs de Géronde font du vin et quel sens ce travail a donné à sa vie de moniale.

 

Nous,les sœurs nous faisions autrefois du vin comme le font encore d’autres monastères cisterciens, Lérins, Latroun,… Il y a bien longtemps c’était pour offrir une boisson potable et pour célébrer l’eucharistie. Les Cisterciens ont l’appel de « l’incarnation » dans leur charisme ; c’est l’appel d’un lieu où l’on prend la culture et le mode de vie des gens du lieu. Nous nous sommes enracinées dans la terre de Sierre avec ses Coteaux. Le travail de la vigne n’est pas un passe-temps, c’est un travail astreignant et exigent qui demande intelligence, efforts et responsabilité pour l’avenir de la vigne. C’est un travail que nous faisions en pleine nature, en silence et ensemble. Les gestes de ce travail la mémoire du corps les a conservés et ils ont une portée symbolique et me font réfléchir.

 

D’abord, il y a le geste courageux de la taille. Après avoir récolté de beaux fruits, en quelques coups de sécateurs, on ramène la vigne à presque rien. Dans la vie, il y a des moments, où l’on se retrouve avec presque pas grand-chose et cela nous oblige à repartir de ce peu.

 

« Je suis la vigne et vous êtes les sarments. » (Jean 15) Si le sarment n’est pas attaché, il tombe. Au printemps, il y a un moment ou les sarments ne sont pas encore ligneux, où ils ne font pas encore tout à fait corps avec le cep. C’est le temps de l’ébourgeonnage. Dans la vie d’union à Jésus, il y a quelque chose qui fait qu’à un moment, on doit adhérer : on est en Lui ou pas.

 

Enfin, pendant longtemps, j’étais chargée de l’irrigation car la terre est très sèche. J’avais appris que jusque fin juillet la vigne a besoin d’eau mais après c’est fini, il faut qu’elle souffre et prenne le goût du terroir en profondeur et pas seulement dans les racines de surfaces. Dans notre vie, nous sommes  appelés à aller en profondeur, et, souvent, la sècheresse nous oblige à développer nos racines.

 

Toute ma vie est fondée sur l’amour du Christ et c’est dans cette cascade de bénédictions que je la vis : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ. » (Éphésiens 1,3)

 

par Claire Jonard

 

 

 

>> pour commander du vin : https://www.monastere-geronde.ch/categorie-produit/vins/