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Le chancelier Stéphane Vergère se met au vert !

Après deux décennies au service de deux évêques, Stéphane Vergère va transmettre le flambeau à Philippe Genoud en tant que chancelier épiscopal et directeur administratif du Diocèse de Sion. De lui, l’actuel évêque dit que, outre ses larges compétences, il a été d’une « générosité magnifique ». Il s’en va avec le sentiment justifié du devoir accompli pour se consacrer à d’autres priorités et poursuivre son activité de diacre.

 

Stéphane Vergère est arrivé à l’Evêché le 1er février 2000. D’abord au service de Mgr Norbert Brunner durant 14 ans, puis de Mgr Jean-Marie Lovey depuis plus de 7 ans. En 1999, alors qu’il était adjoint de direction Swisscom pour le Valais, l’évêque le consulta pour l’aider à établir un cahier des charges de celui qui devrait occuper le poste de directeur financier et administratif de l’évêché. Pour se rendre compte que le consultant serait finalement le meilleur titulaire… et l’appela donc à ses côtés. Ce que l’intéressé accepta après consultation de sa famille. Père de 4 enfants encore en bas âge, il fallait prendre en compte une sensible baisse de salaire ! « J’ai dû expliquer à mes enfants que mon salaire   étant diminué, nous devrions renoncer à certaines dépenses » confie-t-il. « Mais, à titre personnel, je n’ai jamais regretté » ajoute-t-il, tant ce poste de bras droit de l’évêque, qu’il cumula avec celui de chancelier dès 2010, lui offrit de belles joies et des sources d’épanouissement professionnel, mais aussi spirituel pour cet homme issu de la banque, longtemps engagé dans la musique mais qui prit aussi un virage extraprofessionnel en suivant le parcours pour devenir diacre en 2002.

 

La chasse aux recettes

Le début de son activité à l’Evêché ne fut pas une sinécure ! En raison de la maladie du chanoine précédemment chargé de toute la gestion de la maison épiscopale, il découvrir sur le tas la multiplicité des tâches qui incombent à celui qui doit prioritairement veiller à trouver les fonds permettant au Diocèse de subvenir à ses besoins. Et Stéphane Vergère ne s’en cache pas : ce fut un fardeau lourd à assumer tant le système valaisan fait que, si les communes subviennent à la couverture des besoins financiers des paroisses, l’Evêché ne dispose que de peu de moyens pour subvenir à son propre fonctionnement, alors même qu’il assume nombre de prestations qui échappent aux paroisses mais qui rendent service à l’ensemble de la communauté catholique. Une subvention cantonale qui est passée de 420 à 600 000 francs est la seule ressource assurée. La seconde est la quête annuelle de la Toussaint qui rapportait l’essentiel de la manne épiscopale dans le passé mais dont le volume se rétrécit d’année en année. Autant dire que pour équilibrer un budget de 2,3 millions – avec pourtant un minimum de salaires et de frais administratifs – il faut chaque année tabler sur les dons, legs, revenus immobiliers, etc… « Nous sommes toujours arrivés à équilibrer les comptes » commente Stéphane Vergère, mais sans cacher qu’il faudra bien trouver un moyen de résoudre ce casse-tête annuel.

 

La richesse des contacts

Le rôle du directeur et chancelier de l’Evêché ne se limite heureusement pas à jongler avec les chiffres ! C’est aussi l’ambassadeur de l’évêque dans de nombreux organismes, tant nationaux que cantonaux. C’est la part belle de la fonction, que Stéphane Vergère a beaucoup apprécié. « En vingt ans, j’ai eu l’occasion de nouer une multitude de contacts dont certains ont été d’une belle richesse » confie-t-il en se rappelant quelques rencontres mémorables. Mais c’est pour aller à la rencontre des conseils de paroisse et des autorités communales qu’il a dû à d’innombrables reprises prendre son bâton de pèlerin afin d’expliquer des marches à suivre ou des mécanismes comptables qui ont évidemment évolué au fil des ans. Il ne cache pas qu’il aurait aimé faire davantage avancer certains dossiers régis par les rapports entre l’Eglise et l’Etat mais que la loi idoine rend précisément difficile à faire évoluer !
« Son réseau de relations a été précieux pour notre Eglise car la population lui manifeste une large confiance » confie Mgr Lovey qui, encore plus que son prédécesseur, lui a confié nombre de mandats de représentations dans les organismes les plus divers, et notamment moult fondations. Combien ? Stéphane Vergère peine à les compter… Il va d’ailleurs en conserver quelques uns pour un bout de temps.

 

La tête et les doigts au vert !

A l’heure du départ, le 31 juillet, Stéphane Vergère pourra envisager une nouvelle vie qu’il consacrera plus largement à sa famille. A son épouse d’abord pour pouvoir être davantage à ses côtés, mais aussi pour « se mettre au vert » en se consacrant à la gestion de l’entreprise viticole (pépinière notamment) de l’un de ses enfants. « Et au besoin je l’aiderai aussi au-delà des tâches administratives lorsqu’il aura besoin de bras dans l’exploitation » dit-il. S’il aura désormais « les doigts verts », l’ex-chancelier n’en oubliera pas sa fonction de diacre dans son secteur.

 

Plaidoyer pour la famille

En homme d’Eglise qu’il est, mais aussi comme père de famille qui a su transmettre aux siens son message de foi, il se dit convaincu que l’Eglise de demain repose sur la famille. Que c’est dans le nid familial que les jeunes peuvent trouver l’envie de construire une Eglise certes différente du passé. « Il faut prendre leurs souhaits en compte, notamment en leur permettant de vivre une liturgie plus vivante » souhaite l’ex-chancelier.

Dès la prochaine rentrée pastorale, il appartiendra à un autre diacre, Philippe Genoud, de prendre le relais. Nous le présentons dans notre « Lettre diocésaine » de septembre.

 

Claude Jenny