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Fin de vie : une question de liberté de conscience

 

Le 27 novembre, le peuple valaisan est appelé à se prononcer sur une loi dont un article entend encadrer la pratique du suicide assisté dans les institutions. Cet article confond une liberté individuelle avec un droit. Un joueur d’échecs contrarié par la tournure de la partie est libre de jeter l’échiquier par la fenêtre. Mais on n’ajoute pas pour autant un nouveau point au règlement pour en faire un droit. D’autre part, cet article veut ancrer ce « droit » dans la contrainte d’une obligation faite à toute institution de le permettre. Une personne acceptera toujours d’aider qui le lui demande à faire ce qu’elle estime bon. Mais il n’est pas légitime qu’un Etat contraigne une personne, contre sa conscience, d’aider quelqu’un d’autre à faire ce qu’elle juge mauvais. Et il en va de même si cette personne est responsable d’une institution ou directrice d’un EMS. Une loi qui, au motif de servir la liberté de se suicider, en vient à nier la liberté de conscience en obligeant des responsables d’institutions à héberger en leurs murs les associations qui aident les résidents à se suicider, est donc mauvaise. Si des représentants des Eglises s’engagent contre elle, c’est parce qu’ils sont quotidiennement en contact avec des personnes touchées par le deuil d’êtres chers. Ils savent que, dans ces moments-là, ce n’est pas un appareil législatif facilitant l’accès à la mort qui les aide à vivre, mais une parole d’espérance et de compassion.

 

Pierre-Yves Maillard