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Fête du Bienheureux Maurice Tornay
Il y a 75 ans, le 11 août 1949, Maurice Tornay était assassiné en haine de la foi près du Col du Choula, dans la province du Yunnan, à la frontière entre la Chine et le Tibet. Natif de la Rosière, hameau de la commune d’Orsières, c’est bien un prêtre de chez nous à qui l’Eglise a reconnu la qualité de martyr et qui a été élevé par le Saint Pape Jean-Paul II au rang de Bienheureux. Son martyre a couronné une vie exemplaire toute donnée à Dieu depuis ses plus jeunes années.
Grande Fête à Orsières le 20 octobre 2024
Ce sera le point culminant des manifestations qui ont marqué le jubilé. Ce jour-là, une procession solennelle, avec le clergé, les chorales, les fanfares, les scouts et les fidèles, partira de la gare d’Orsières à 9h et conduira les participants à la salle de gymnastique de la Proz. Elle accompagnera les reliques du Bienheureux dont l’authenticité a été officiellement reconnue par l’Eglise.
Elle sera suivie de la célébration eucharistique présidée par notre Evêque, Mgr Jean- Marie Lovey. A cette occasion, seront réunis plus de 200 chanteurs des chorales de l’Entremont et de Charrat qui se joindront à l’Ensemble vocal de Martigny et interpréteront, pour la première fois : « Voici le jour », une messe en l’honneur du Bienheureux composée et dirigée par Damien Luy , messe dont l’écriture des paroles a été confiée à Daniel Rausis.
La journée se poursuivra par une fête populaire.
Appelé par Dieu dès l’enfance
Maurice Tornay a entendu très tôt l’appel de Dieu et sa vie ressemble à la trajectoire d’une flèche qui ne déviera jamais de la grande ligne de marche choisie dès le plus jeune âge : il sera prêtre, il sera missionnaire, il sera l’apôtre dans l’immensité des terres païennes. Il ne voudra être rien d’autre, mais il voudra l’être totalement. Le reste ne l’intéressera que dans la mesure où il touchera le projet de Dieu sur lui : porter la Bonne Nouvelle jusqu’aux confins de la terre, et être prêt à verser son sang pour le Christ.
Septième enfant d’une famille de paysans pauvres, Maurice Tornay est né le 31 août 1910 à la Rosière, un hameau de la commune d’Orsières, en Suisse. Personnalité affirmée, il devra s’employer à dominer un caractère difficile tout au long de sa courte vie. A 21 ans, il entre comme novice chez les chanoines du Grand-St-Bernard « pour correspondre à [s]a vocation qui est de quitter le monde et de [se] dévouer complètement au service des âmes, afin de les conduire à Dieu et de [se] sauver [lui]-même ».
Le zèle missionnaire jusqu’au don de sa vie
En 1936, il rejoint la mission dite du Tibet, mission très difficile qui donnera 11 martyrs à l’Eglise en moins d’un siècle, et qui avait été confiée aux missionnaires des Missions étrangères de Paris (MEP). Maurice est encore séminariste quand il arrive aux confins des provinces chinoises du Yunnan et du Sichuan. Il doit y achever sa formation, en apprenant simultanément le chinois et le tibétain. Il est ordonné prêtre à Hanoï par Mgr François Chaize, des MEP, le 24 avril 1938.
En 1945, il prend en charge la paroisse de Yerkalo dans la vallée du Mékong, le poste le plus exposé de la mission, à haute valeur symbolique puisque le seul à être implanté sur le territoire tibétain. A l’isolement – le confrère le plus proche est à 8 jours de marche -, s’ajoutent les persécutions ourdies par les lamas qui s’opposent à l’évangélisation. Maurice, comme ses prédécesseurs des MEP, sera rapidement en butte à celles-ci. Il y résiste avec un courage et une détermination qui forcent l’admiration. Chassé par la force, le 26 janvier 1946, il tentera par tous les moyens de réintégrer sa paroisse où, comme il l’écrit : « De vieux chrétiens attendent anxieusement une dernière absolution, une dernière communion. Qui la leur donnera ? ».
Ayant épuisé les tentatives de faire reconnaître les droits de la mission sur Yerkalo, il tente, en accord avec ses supérieurs, le voyage de Lhassa, la capitale tibétaine, pour y rencontrer le dalaï lama. Conscient du danger, mais prêt à mourir pour ses paroissiens, il se met en route, mêlé à une caravane de marchands chinois, le 10 juillet 1949. Démasqué après 17 jours de marche et contraint de revenir sur ses pas, il tombe dans une embuscade tendue par les lamas et meurt assassiné avec son serviteur Docy, le 11 août 1949.
Méditer chaque jour une pensée du Bienheureux Maurice Tornay
En cette année jubilaire, est paru aux Editions Saint Augustin : « 365 jours avec le Bienheureux Maurice Tornay », un livret tiré de ses pensées, choisies et classées par le chanoine Joseph Voutaz, curé des paroisses de l’Entremont. Ce livret peut être commandé sur le shop du site de la fondation Maurice Tornay (14 fr. + frais d’envoi). Il sera aussi possible de l’acquérir lors de fête du 20 octobre.