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Dimanche des médias: petite réflexion

En mai, le «dimanche des médias» est devenu un rendez-vous des attentions particulières. C’était dimanche dernier. Et à chaque fois, le pape émet un message spécial à l’intention des médias et de celles et ceux qui les consultent.

Cette année, le pape s’est arrêté sur le thème « parler avec le cœur », comme vecteur d’une communication « ouverte et accueillante ». Ce qui, pour le souverain pontife, veut aussi dire « communiquer cordialement ».

Notion intéressante parce qu’elle revient à évoquer les règles déontologiques que se doivent d’appliquer tous les médias.  On peut évidemment s’interroger sur la signification de la notion de communication cordiale ! Les médias doivent dire la vérité, ou à tout le moins essayer de le faire. Ce qui implique qu’ils ne peuvent pas toujours y parvenir avec ménagement. Par rapport à certains sujets délicats – y compris de la vie de l’Eglise – TV,  radios et presse écrite doivent aller fouiller et parfois égratigner en les nommant celles et ceux qui ont failli. Nombre d’événements sont portés à la connaissance du public grâce à la pugnacité de journalistes d’enquête. La presse n’est pas là uniquement pour encenser. Et lorsqu’elle a connaissance de faits troubles mais établis, elle ne fait que remplir son rôle en les révélant.

 

Ne pas avoir peur de la vérité

Le pape le dit bien dans son message : « Nous ne devons pas avoir peur de proclamer la vérité, même si elle est inconfortable, mais nous ne devons pas le faire sans charité et sans cœur ».  Ainsi François invite-t-il à communiquer « selon la vérité dans la charité ». Ce qui n’est pas forcément simple pour les journalistes car, du moment qu’ils doivent révéler des dysfonctionnements, ou pire des actes répréhensibles, Ils ne peuvent pas tricher. Mais ils doivent laisser un prétendu coupable bénéficier de la présomption d’innocence. Les rédactions peuvent toutefois éviter de révéler certains détails « croustillants » ou images fortes ou violentes dont ils ont connaissance.

En Suisse, nous avons la chance d’avoir une presse globalement respectueuse. Rare sont les dérapages. La question jaillit souvent de savoir s’il est utile de publier telle ou telle photo provocante : est-elle indispensable à la compréhension du problème ? Les rédactions s’interrogent  et renoncent parfois à publier une image qui pourrait choquer le destinataire du message. Ce qui est et doit être banni, ce sont les montages qui déformeraient la réalité. La dérive vient hélas aujourd’hui davantage des réseaux sociaux qui alimentent nombre de  « fake news », des fausses nouvelles ou d’informations déformées.

« Dans une période de l’histoire marquée par des polarisations et contrapositions – dont, malheureusement, la communauté ecclésiale n’est pas exempte – l’engagement pour une communication « à cœur et à bras ouverts » ne concernent pas seulement les professionnels de l’information, mais est une responsabilité de tout un chacun. Nous sommes tous appelé à rechercher et à dire la vérité, et à la faire avec charité » dit encore le pape François.

Claude Jenny

 

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