Actualités

Communication et Eglise : que de diversité et d’espérance lors de la session pastorale 2024

Photos : Yves Crettaz

La session pastorale, c’est l’unique temps de rencontre et de formation annuel pour toutes les personnes qui travaillent dans l’Eglise du diocèse de Sion – prêtres, diacres et laïcs. L’organisation de cette session 2024 a été confiée à une jeune maman de 5 enfants, non théologienne, nouvelle responsable de la communication au sein du diocèse, Domitille Roduit. Elle a su s’entourer de très nombreux intervenants, majoritairement laïcs, notamment du jeune Yves Crettaz pour toute la partie technique et l’animation d’une table ronde.

 

Je participe aux sessions pastorales depuis 2011 et à chaque fois j’en reviens reboostée, la difficulté inhérente à tout milieu professionnel réside toujours dans le passage à la pratique. Au retour de cette session 2024, mon sentiment profond est d’avoir vécu une session différente, pourquoi ? Est-ce le fait qu’il y avait plus de nouveautés, d’innovations, de prises de paroles sans filtres, d’intervenants en majorité laïcs ? Une variété qui s’est aussi retrouvée dans les formes de communications – ateliers, groupe d’échange, temps de louange, table ronde, témoignage, exercices pratiques. En remplissant un questionnaire d’évaluation, encore une nouveauté de cette session, j’ai dû chercher très longuement un sujet que j’aurais aimé voir être abordé et qui ne l’a pas été. Je n’ai rien trouvé. Il y avait même un atelier sur chat GPT ! Bravo à toute la petite équipe d’organisation !

 

 

Eh bien je pense que la réussite de cette session est encore ailleurs. Jamais autant que cette année, nous ne nous sommes sentis fragilisés et humbles devant tant de souffrances dont certains de nos membres sont la cause… avec ce désir encore plus fort, cette nécessité d’être cette présence agissante du Christ débordant d’amour au cœur de ce monde. Prions les uns pour les autres.

 

Le thème : «Communication et Eglise»

Trois jours pour découvrir, expérimenter la communication en Eglise: par des expériences et enseignements venant de l’extérieur du diocèse, notamment de Lyon le premier jour, de l’intérieur le deuxième jour pour aller vers l’extérieur le dernier jour en faisant le point sur toutes nos initiatives d’évangélisation et celles qui sont à imaginer.

La session a démarré sur les chapeaux de roues avec un rappel de la parole du pape François «Je veux de la pagaille dans les diocèses…» et une interpellation lancée avec force :

«Nous sommes tous communicants !»

 

Une paroisse missionnaire ?

D’une paroisse qui dort à un centre de ressourcement pour toutes les paroisses du coin jusqu’à des diocèses éloignés, voilà ce dont est venu témoigner Xavier Grillon, curé de Lyon Centre. Tout a commencé par un petit groupe de prière… jusqu’à des centaines de personnes qui, par petites équipes, effectuent des services pour la messe dominicale, tous derrière la vision commune «Evangéliser les personnes sans paroisse».

Pas toujours évident pour nos équipes locales de se projeter, pourtant la table ronde sur la co-responsabilité prêtres-laïcs nous a laissé de belles pépites:

«Nous voulons des prêtres heureux… et qui ne fassent pas tout ce que d’autres peuvent faire»
«En tant que curé, ce qui m’a aidé c’est qu’on me dise des choses, même si parfois c’était dur à entendre.»
«Il nous faut comprendre que les personnes ont plus soif que ce que nous pensons»

 

 

La force du témoignage !

Que ce soit dans les médias, dans le train ou le bus, sur le pas d’une porte ou autour d’un bon repas, les occasions de témoigner sont nombreuses… préparons-nous! Car cela nécessite de notre part un réel travail d’adaptation de notre langage et de notre point de vue.

Evangéliser par le témoignage est ce qui touche le plus les cœurs, car c’est bien de cela qu’il s’agit, parler simplement de comment le Christ a changé notre vie… voilà qui est bien loin d’un quelconque endoctrinement ou prosélytisme. Se poser les questions suivantes : comment c’était avant? après? et que s’est-il donc passé entre les deux, comment le Christ a agit.

 

Que d’initiatives et de possibilités dans l’Eglise de Sion !

Le dernier jour, comme à chaque fois, c’est un temps de présentation des événements, initiatives qui existent dans notre diocèse, mais cette année sous forme d’exercice «2 minutes pour convaincre !» et pas une seconde de plus… et comme tout le monde n’a pas eu d’autre choix que de jouer le jeu, nous avons pu découvrir toute la richesse de notre diocèse, et de ce qui se fait déjà: sondage dans les écoles pour une proposition de catéchèse sur le temps de midi, festival des familles, fête des baptisés, séances de cinéma avec récolte pour actions caritatives, projet sur le campus des écoles tertiaires à Sion, Whatsapp paroissial à Fully, catéchèse de cheminement à Martigny, formations Altius… toutes ne peuvent hélas pas être listées !

 

Quelques retours glanés dans les magazines l’Essentiel des paroisses

Yves Crettaz pour l’Arc-en-Sierre :

«Je suis surpris en bien par la joie qu’il y a entre les différents agents pastoraux et prêtres. Ces trois jours de formation ressemblaient à un camp de sport pour jeunes ! Beaucoup de joies et de rires, qu’on peine parfois à retrouver dans notre église paroissiale. C’est cela qui me chagrine en même temps : je trouve que notre Église est belle mais qu’on est trop coincés et fermés. On devrait plutôt s’ouvrir au monde. J’aime dire qu’on a un magnifique produit qui est le Christ… mais on ne sait pas le vendre.»

Jean-Philippe Glassey pour Nendaz-Veysonnaz :

«Une phrase du journaliste indépendant Pierre Pistoletti m’a particulièrement marqué: «l’Eglise doit se laisser évangéliser par le monde.» Quel changement de posture! Comment comprendre cette affirmation ? (…) En tant que chrétiens, laissons-nous toucher par les cris de nos contemporains et par ceux des victimes d’abus parfois prophétiques (comme le témoignage entendu de Daniel Pittet). Accueillons aussi nos propres peurs: nous sommes tous dans le même bateau. Acceptons d’être vulnérables et de ne pas détenir la vérité. La vérité ne se décrète pas, elle se rencontre.»

 

Que ce petit retour vous encourage à être vous aussi des communicants parce que sans votre voix Jésus n’en a pas !

Chantal Salamin-Bérard