Lourdes 2025: 1440 pèlerins suisses romands

Du 18 au 24 mai 2025, près de 1’400 pèlerins suisses romands se sont rendus à Lourdes, dans le cadre du pèlerinage interdiocésain de printemps. Parmi eux, 431 pèlerins venaient du Valais romand. Ils ont pris la route vers le sanctuaire marial par divers moyens : en train, en car – dont certains spécialement adaptés pour les personnes malades ou en situation de handicap – et en avion, depuis les aéroports de Sion et Belp-Berne.

 

Ce 102e pèlerinage était marqué par l’année jubilaire, et a été présidé par Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Il a été rendu possible grâce à l’engagement de 150 hospitaliers qui ont accompagné 50 pèlerins malades ou en situation de handicap.

Un deuxième pèlerinage est prévu cet été, du 13 au 19 juillet 2025. Plus modeste, il rassemblera environ 400 personnes pour toute la Suisse romande, dont une quarantaine de pèlerins malades. Le seul moyen de transport prévu est le car. Ce pèlerinage est placé sous la présidence de notre évêque, Mgr Jean-Marie Lovey.

Parmi les nombreux visages de ce pèlerinage, celui d’Emma, du Foyer Saint-Joseph à Sierre, nous livre un témoignage émouvant. Quelques mots aussi de Clémentine, Véronique, Delphine et Olivier, hospitaliers et brancardiers.

 

Témoignage d’Emma – « Ma thalasso spirituelle »

« Je vais à Lourdes chaque année depuis longtemps. C’est là-bas que j’ai découvert la foi. »

La première fois qu’Emma est partie en pèlerinage, elle venait de traverser une profonde dépression. À Lourdes, elle n’a fait que pleurer, mais elle est revenue transformée. Depuis, elle y retourne chaque année pour dire merci à la Vierge Marie.

« C’est ma thalasso : je reviens remplie de paix, d’énergie pour toute l’année. Tous mes chagrins s’envolent là-bas. Je suis heureuse à Lourdes. »

Ce qui touche Emma, c’est la fraternité qui se vit à chaque instant. Elle se souvient d’une femme sans bras ni jambes, allongée dans un brancard sous le soleil. Emma l’a déplacée à l’ombre. Cette femme, en voyant passer des aveugles, a murmuré : « Les pauvres, ils ne voient pas la beauté du monde. » Une leçon d’humilité et de foi.

« À Lourdes, on est tous égaux. On vit ensemble dans un cocon près de la Vierge. Il se passe toujours quelque chose. C’est un lieu où l’on peut faire le bilan de sa vie. »

Cette année, un enseignement sur la confession l’a profondément émue. Elle raconte comment un prêtre est venu vers elle pour le sacrement de réconciliation. Elle n’a pas pu parler, submergée par l’émotion, mais le prêtre lui a simplement donné une bénédiction.

« À chaque pèlerinage, je remets toute ma vie entre les mains de Marie. Et je repars avec la joie. »

Emma évoque aussi les amitiés durables qui se tissent : une amie de chambre qu’elle retrouve chaque année, les brancardiers qu’elle connaît depuis le temps où elle-même était hospitalière après avoir été guérie, les jeunes filles bénévoles qui nettoient les chambres et chantent le « chant du soir » : « Elles nous permettent de bien dormir. Elles sont toujours joyeuses. Ce sont de vraies missionnaires du quotidien. »

Même son beau-frère protestant, venu un jour avec elle, a reconnu : « Je n’ai jamais vu une telle ferveur. »

« Je ne veux rien louper dans la semaine. Même malade, je suis allée à la messe d’entrée. À Lourdes, dans la basilique souterraine, on prie tous le même Dieu, dans un silence impressionnant, toutes langues et cultures confondues. »

À ceux qui hésitent, elle lance un appel :

« À un malade je dirais : n’aie pas peur, fais confiance, vas-y ! Un jour, un infirmier avait refusé qu’une patiente du Foyer où je vis parte à Lourdes car il la trouvait trop malade. Mais je me suis débrouillée pour l’emmener. Elle a retrouvé là-bas une amie perdue de vue depuis 50 ans. Elle n’avait jamais été aussi heureuse. »

 

Le « highlight » de l’année

« Vivre le pèlerinage à Lourdes comme hospitalières ou brancardiers c’est vraiment une grande joie pour nous. Pour chacun c’est un peu le « highlight » de l’année. Cette semaine spéciale nous remplit les batteries de joie pour les mois suivants !

Accompagner les pèlerins malades, être à leur côté, partager des moments de prière, de rires, de larmes et voir leur espérance et leur joie nous comble. À Lourdes, on reçoit beaucoup plus que ce que l’on donne.

Cette année la section de Savièse a amené les intentions de celles et ceux qui ne pouvaient pas venir. Nous avons prié pour eux autour de quelques bougies avec les pèlerins de la commune, un beau moment de fraternité plein d’émotions. Une chose est sûre, vivement l’année prochaine ! »

Clémentine, Véronique, Delphine et Olivier