Mois de la Mission universelle

Traditionnellement, le mois d’octobre est consacré à la prière «pour la Mission universelle». Ce titre évoque des images de missionnaires lointains, des paysages exotiques, des navigateurs audacieux. Méfions-nous. Dans un texte vigoureux, Madeleine Delbrêl rappelle que le thème de la mission universelle ne doit pas nous démobiliser, comme s’il y avait «ceux qui partent et ceux qui ne partent pas, ceux qui sont missionnaires et ceux qui lisent au coin du feu le récit de leurs aventures». Au contraire! Pour Madeleine Delbrêl, «chacun de nous est à l’une des frontières» de l’Eglise. « Deux personnes assises côte à côte à un arrêt de bus, ne sont-elles pas éloignées l’une de l’autre autant que deux continents?» Quand on nous parle des cartes de géographie «en superficie», il en faudrait aussi «en épaisseur». Chaque baptisé est appelé à se montrer «missionnaire sans bateau», capable de reconnaître «la montée au Sinaï dans chaque escalier de métro», désireux d’écrire à chaque chevet du monde: «ici i’Eglise».

 

Le Mois de la Mission est donc avant tout l’occasion de rappeler la vocation universelle de tout baptisé à devenir «disciple missionnaire», selon l’expression du Pape François, chacun selon sa vocation propre. Ce dynamisme conduit l’Eglise à témoigner du Christ «jusqu’aux extrémités de la terre». Nous rendons grâce et nous prions pour celles et ceux qui inscrivent concrètement leur vocation baptismale dans cet élan missionnaire universel, auprès de toutes les périphéries de l’Eglise, et jusqu’aux pays les plus lointains. Cette année, ce «Mois de la Mission» revêt d’ailleurs une dimension particulière. Il y a 200 ans que sont nées les Œuvres Pontificales Missionnaires, connues de nos jours en Suisse sous le nom de Missio. A l’époque, une jeune femme d’à peine vingt ans a mis sur pied à Lyon un réseau de solidarité qui continue de jouer un rôle crucial pour l’Eglise: «Une prière par jour, un sou par semaine». Avec cette devise, Pauline Jaricot a posé les fondements d’une communauté de prière et de générosité à laquelle chacun peut contribuer dans la mesure de ses moyens. Pauline Jaricot a été béatifée le 22 mai 2022 dans sa ville de Lyon. Qu’elle nous aide à bien vivre ce mois d’octobre, réveillant en chacun le sens de sa mission et la joie d’y répondre toujours plus généreusement.

 

 

                                                                                              Pierre-Yves Maillard