Monique Kaser: du bonheur à donner

Nous partageons le repas de midi préparé par les bénévoles de l’Accueil Hôtel-Dieu. Dans cette ruche bourdonnante qu’est à cette heure-ci le Verso l’Alto, le regard lumineux et la douceur du sourire de Monique offrent une hospitalité chaleureuse, un espace paisible et bienfaisant.

Aide-soignante de formation, Monique travaille depuis 13 ans aux Acacias, à Martigny, une structure de soins de jour spécialisée dans l’accompagnement et la prise en soins des personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ou une pathologie apparentée. Des maladies confrontantes, interpellantes, face auxquelles Monique et ses collègues amènent une présence pleine d’humanité.  Ce qui fait sens pour elle, c’est d’accompagner les personnes comme elles sont ; tout comme d’aider les familles qui en ont souvent tellement besoin dans ces moments singuliers, car confrontées à la détresse d’un proche.

Dieu écrit droit avec les lignes courbes des êtres humains. A l’époque où Monique commençait sa formation FAME (devenue aujourd’hui le parcours Théodule), elle ne s’attendait pas à se retrouver en diaconie, soit au « service du frère ». Mais la découverte qu’elle en fait alors lui parle et elle s’y engage avec cœur. Elle est ainsi depuis 2014 responsable de la diaconie pour la paroisse de Grimisuat, avec des collaborations également sur le secteur. Repas de l’amitié une fois par mois, après-midis récréatives autour de jeux de société à la salle paroissiale, visites aux personnes qui fêtent leurs 85 ans comme aux personnes malades ou isolées, accompagnement de familles syriennes, Noël, contacts avec le CMS : autant d’activités qui concrétisent un soutien aux personnes âgées ou isolées, une présence auprès de ceux qui en ont besoin. Le tout est vécu avec bonheur par Monique et les nombreux bénévoles qui s’y engagent. Un souhait encore, à moyen terme : pouvoir créer une équipe qui porterait ensemble la responsabilité de toute cette belle mission diaconale.

Monique est depuis une année l’une des huit membres du Service Diocésain de la Diaconie. Elle y amène sa riche expérience, son envie d’inviter les gens à partager, sa manière de se laisser convoquer par la fragilité. Ça me touche, me dit-elle, de voir ces personnes – qui auparavant ont tout un vécu, tout leur parcours de vie – devenir fragiles, par le biais de la maladie, de la solitude, du manque de ressources financières. Personne n’est à l’abri, quel que soit son vécu. Et lorsque je l’interpelle sur le message qu’elle aimerait transmettre, elle pointe vers la célèbre phrase « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir »… On reçoit tellement en retour quand on fait quelque chose pour les autres, me dit Monique. Ça fait du bien à tout le monde !

 

Joëlle Carron