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Témoins du COVID Curé par-delà frontière et pandémie

De sa cure de Finhaut, le ministère du chanoine Jean-Pierre Liaudat s’étend sur tout le secteur de Notre-Dame des Glaciers, mais également au-delà de la frontière. En ce temps de pandémie, il est au four et au moulin pour maintenir une belle vie pastorale.

« Comme je suis heureux que nous puissions à nouveau célébrer avec davantage de fidèles dans les églises ! » déclare celui qui arrive au terme d’une année dont on peut affirmer qu’elle aura été difficile ! Avec le COVID, elle l’est avec une amplitude particulière dans ce secteur montagnard, avec des paroisses éparpillées et peu aisées d’accès. Durant tout le mois de novembre, le train que ce prêtre emprunte pour se rendre à Salvan ne fonctionnait pas, l’obligeant à descendre à Martigny puis remonter dans cette autre paroisse de son secteur qui comprend aussi Le Trétien, Le Châtelard et Vallorcine. Sans compter qu’il va prêter main forte à son collègue du Diocèse d’Annecy jusqu’à Chamonix, Les Houches, etc…

Dure réalité

Autant dire que le chanoine Liaudat est un curé transfrontalier ! Et les douaniers le connaissent bien. Il n’empêche que, COVID oblige, il lui a fallu un… « justificatif de déplacement professionnel » pour aller célébrer en France ! Il parle avec émotion des sépultures qu’il a dû célébrer de l’autre côté de la frontière qui ne pouvaient se dérouler qu’au cimetière et avec au maximum 5 personnes : « c’était vraiment pénible. J’étais peiné pour les familles en deuil ».

De belles initiatives

Pour compenser les mesures barrière, le curé du secteur des Glaciers a pris de nombreuses et belles initiatives afin de maintenir le lien avec ses paroissiens. Ainsi, chaque semaine, il téléphone à toutes les personnes âgées pour prendre de leurs nouvelles. « Comme elles apprécient ce contact… » relève-t-il. Chaque week-end, il veille à ce qu’un petit recueil soit déposé dans chaque église avec le texte de son homélie du week-end, les lectures du jour et des suggestions de prière. Il est aussi envoyé par mail à toutes les personnes figurant dans le fichier paroissial. Un beau travail d’information qui connaît une large diffusion. Le chanoine a continué aussi à effectuer des visites aux malades pour distribuer la communion et à téléphoner à ceux qu’il ne pouvait pas visiter car hospitalisées à Martigny ou en EMS. « J’en passe du temps au téléphone !» constate-t-il. Mais a reçu de nombreux témoignages lui disant : « Nous étions en pensées avec vous pendant que vous célébriez ».

Le chanoine Liaudat a l’air de dire qu’il fait ce qu’il doit en de telles circonstances. Il n’empêche qu’il est constamment sur la brèche puisqu’ils ne sont que deux prêtres pour desservir ce vaste territoire franco-suisse. Et pour Noël, un collègue chanoine de St-Maurice à la retraite viendra l’aider pour que les communautés du secteur des Glaciers puissent bénéficier d’un maximum de célébrations. « Avec le chanoine Mettan, nous allons célébrer 6 messes entre le 24 et le 25 ! » détaille celui qui doit prévoir une organisation rigoureuse pour assurer un Noël différent mais avec une belle présence d’Eglise.

Ce qui le récompense le chanoine Liaudat d’un tel engagement ? « De constater que la foi ne s’est pas éteinte avec la pandémie. Au contraire. Mais elle se vit autrement ! » dit-il.

 

Claude Jenny